Saturday, April 17, 2010

Intolérante au lactose

Depuis mai 2002, je suis intolérante au lactose.  Ce que ça signifie, c'est que mon système digestif ne produit plus d'enzymes nécessaires à la bonne digestion de ce glucide.  Est-ce une façon que mon corps a adopté pour me signifier que je consomme suffisamment de sucre?  Peut-être.  Je crois que ça fait aussi tout simplement partie de ma réalité: j'ai un million de petits bobos qui ne me tueront jamais!  Un jour j'écrirai la liste de mes bobos, juste pour prouver que certaines choses n'arrivent qu'à moi.

Il y a des degrés d'intolérance au lactose.  Par exemple, certaines personnes sont capables de manger 2 à 3 portions de lactose par jour, mais pas plus.  D'autres personnes peuvent en manger autant qu'elles veulent, mais pas à jeun le matin.  Ça varie d'une personne à une autre.  Il y en a pour qui les pilules du style Lactaid règle le problème.  Pas moi!  Je considère mon degré d'intolérance assez sévère.  Le bon côté des choses est que ce n'est pas une allergie qui risque de mettre ma vie en péril.  Seulement mes sous-vêtements :o)  Lire sur le sujet ici.

Mon intolérance s'est développée sans crier gare.  Du jour au lendemain, j'éprouvais des symptômes que je n'avais jamais connus à long terme et je ne pouvais pas m'expliquer ce qui les provoquais: ballonnements, épouvantables nausées, ventre gonflé à bloc, flatulences (malheureusement, je ne suis pas parfaite!).  J'ai consulté un médecin spécialiste qui m'a suggéré de faire une diète et d'éliminer tout ce qui suit: fruits, légumes crus, produits laitiers, sucreries (ARGH!), et blé pendant 6 à 8 semaines.  Après la semaine 1, je pouvais réintroduire 1 des ces éléments dans mon alimentation, mais seulement 1 par semaine.  Cependant, j'assistais à un mariage et je n'avais pas prévu d'amener mon souper pour l'occasion et je me suis donc pliée à ce qu'il y avait dans mon assiette.  Une crème de légumes en entrée suivi d'une assiette de cannellonis méga gratinés.  Même le gars que j'accompagnais m'a (poliment) fait remarquer que mon abdomen avait pris des proportions assez impressionnantes pendant la soirée.  C'était officiel: j'étais intolérante au lactose.

Le gastro-entérologue m'avait expliqué que je ne devrais pas bannir les produit laitiers de mon guide alimentaire et que je devrais tenter d'en manger occasionnellement pour pouvoir réhabituer mon intestin.  Bad idea!  Sur mon heure de lunch, j'ai tenté de manger 1/4 tasse de yogourt nature.  Le sucre présent dans les yogourts à différentes saveurs créé un appel d'eau dans les intestins et risque de causer encore davantage de symptômes.  Le yogourt nature semblerait donc moins risqué.  Comment expliquer à mon patron, 1 h 30 plus tard, que je devais rentrer chez moi pour une urgence personnelle (dorénavant connue de mes proches comme étant une "urgence nationale")?  J'avais le coeur au bord  des lèvres tellement j'avais la nausée, je ne savais pas combien de temps j'allais pouvoir résister avant de devoir... laisser passer un peu d'air... et, surtout, je ne savais pas si j'allais être capable de seulement pouvoir laisser passer l'air.  J'ai rapidement fait l'aprentissage de mon intolérance au lactose.  Si j'en mange, je dois considérer les précautions suivantes:
1) pouvoir rentrer à la maison dans les 60 minutes qui suivent l'ingestion de lactose;
2) idéalement me retrouver seule à la maison;
3) m'assurer que j'ai du matériel de lecture disponible pour un tête à tête avec mon trône en céramique blanche.

Pour moi, la consommation de produits laitiers équivaut à la prise d'une sérieuse dose de laxatifs.  L'effet est pratiquement immédiat.  Le lactose n'est pas digéré et passe donc directement "au travers" mon tube digestif... en arrachant tout sur son passage. Le pire, c'est que ça ne s'arrête pas au moment ou mon système a éléminé le lactose.  Mon intestin, une fois irrité par le lactose non digéré, demeure irrité!  Tout ce que je consomme par la suite dans les 24 à 48 heures qui suivent me donne du fil à retordre puisque mon intestin est au vif.  Tout ce qui y passe me rappelle que j'ai mangé quelque chose que mon système ne peut plus tolérer!

Je n'ai jamais aimé le lait.  Même enfant, mes parents avaient toute la misère du monde à me faire boire du lait.  Le coeur me lève juste à penser à l'odeur des p'tits maudits berlingots de lait qu'on recevait en classe au primaire.  Mais la crème glacée, le yogourt, le fromage et la crème glacée (je sais, je me répète, mais ça met de l'emphase sur mon adoration pour la crème glacée) faisaient partie de mes incontournables.

Bien que je ne puisse pas le prouver, deux médecins avec qui j'ai parlé de mon histoire m'ont avoué que la cause de mon intolérance au lactose développée "sans raison apparente" pourrait être les suites de mes 3 injections de Depo-Provera, qui fait maintenant l'objet d'un recours collectif.  Les doses d'hormones auraient pu dérégler mon système au point d'en affecter la production d'enzymes et de rendre mon système digestif intolérant au lactose.  Bien sûr, je ne peux rien prouver et quelques femmes que je connais n'ont jamais connus de telles difficultés suite à la prise de ce même médicament.  N'empêche que le hasard semblait au rendez-vous cette année là!

Un prochain article vous fera part de mes produits laitiers chouchous sans lactose!

2 comments:

  1. Salut,
    ayant souffert des mêmes "disfonctionnements" que toi pendant des années, je ne peux que compatir. Je sais à quel point ça peut gêner une vie sociale. D'autant qu'il n'est pas toujours évident de deviner les ingrédients contenus dans certains plats, et c'est un calcul de risque permanent.
    J'en étais arrivé à ne plus manger hors de chez moi.

    Un jour, j'ai eu un accident domestique qui m'a fait perdre la rate (on vit très bien sans, juste quelques précautions à prendre) mais j'ai été traité pendant plusieurs semaines avec des antibiotiques à haute doses. Depuis ce jour, mon intolérance au lactose a, sinon disparu, très fortement diminué et ne se rappelle à moi qu'une fois par an environ. Une nouvelle prise d'AB résoud le problème.

    Ceci pour dire que si les AB ont un effet sur moi, même si je ne suis pas pour la prise de médicaments inutilement, la prochaine fois que tu es malade et que tu es sous AB, vérifie si ton intolérance est toujours aussi forte ou pas. Ça peut te donner une piste de solutionnement (temporaire ou permanente)

    En tous cas, je t'assure que l'on vit mieux sans.

    Bon courage, bonne chance, et merci pour ton blog.
    Un lointain cousin.

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  2. @Manu : moi aui prenait des antibiotiques en avril, justement! Je vis plutôt bien avec cette intolérance puisque nous avons quand même plusieurs produits sans lactose dans nos épiceries et je fais des choix judicieux dans les resto! Surtout, je suis consciente que c'est une intolérance, pas une allergie qui risque d'être fatale.

    Merci pour le commentaire et la suggestion!

    Je tenterai de mettre en ligne quelques produits favoris sans lactose et quelques recettes.

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