Coupable. Je plaide coupable à l'absence, au manque de discipline et d'assiduité. Je n'ai pas rédigé de billet personnel depuis le mois de juillet. Je vous épargne mes raisons. Je prononce une demande de pardon. Ceci étant dit, passons à l'action.
J'appelle une autre personne au banc des coupables. Une soit-disant professionnelle coupable de plagiat. "Ton courriel était génial… pourquoi ne pas utiliser une formule gagnante ;-)! " Parce que, entre autres, tu es payée pour publier un texte qu'une autre personne a écrit, parce que tu ne me cites pas comme auteure et parce que tu ne mentionnes même pas mon nom comme source d'inspiration. Cette personne étais certainement absente le jour où l'intégrité a été distribuée. Par contre, elle devait très certainement être assise au premier rang le jour de la remise de l'effronterie.
J'ai fait une montée de lait vendredi passé sur Twitter. Je pensais que mes 140 caractères passeraient comme un couteau dans du beurre; que je donnais simplement un coup d'épée dans l'eau qui laisserait sortir la vapeur de ma marmite. Mais mon épée semble avoir piqué d'autres auteurs dans leur sensibilité créatrice! Ainsi, il n'y a pas seulement moi qui apprécie la reconnaissance, la droiture et la justice. Ce qui va à César doit être rendu à César. Même sous prétexte que "c'est une formule gagnante". À tous ceux qui ont réagi à ma montée de lait, je dis merci. Merci de votre solidarité virtuelle.
Je rédige en anglais comme en français des communiqués de presse pour une marque de la compagnie pour laquelle je travaille. Les bloggeuses qui écrivent pour leur plaisir et non pour rémunération reprennent souvent en partie ou en intégral "mes" communiqués. Les journalistes le font occasionnellement et toujours de manière beaucoup moins intégrale. Je vois une tournure de phrase reprise ici et là à l'occasion. D'une certaine façon, c'est flatteur et d'un autre côté, il n'y a pas 123 façons d'écrire que l'ingrédient-clé fait ceci ou que le rouge à lèvres est pigmenté et hydratant. L'original demeure un comuniqué de presse qui, même s'il a coulé de ma plume, est signé par une entreprise, pas une personne. Je préfère que le communiqué soit copié en intégral que de voir un faux message circuler.
Par contre, ce n'est pas tout à fait ce qui est arrivé cette fois. J'ai envoyé, à la demande de la gente dame, le communiqué de presse corporatif sur un de nos produits. Il a été recopié dans son intégralité sur le site Web qui l'embauche. Un site sérieux, tout de même. Rien d'extraordinaire à souligner. Puis je poursuis. Une ligne semble appartenir à l'auteure. Sur 17 mots dans cette ligne, 11 sont les miens. Ça sonne une petite cloche à l'interne, mais il n' a pas de quoi s'inquiéter, non? Je continue ma lecture. Ma foi! Les deux paragraphes qui suivent sortent tout droit des doigts sur mon clavier, pas du sien!
Je passe 5 minutes à comparer mon courriel et revenir au site Web. Je ne me peux plus. Je trouve qu'on a abusé de ma candeur et de ma générosité!
Comment ça s'est passé? D'abord, en me demandant le communiqué de presse, elle ajoute une ligne à son courriel: "J’aimerais aussi parler de XYZ et de ABC, peux-tu m’aider?". C'est fréquent que les journalistes me demandent de leur lancer des pistes. Je l'ai fait souvent et je continuerai de le faire. À chaque fois que c'est arrivé, j'ai lu mes idées dans des mots complètement remâchés. C'est génial! On se dit que le journaliste a aimé notre idée, l'a adapté pour ses lecteurs et voilà, nos idées sont devenues ses mots. On fait parler de notre marque et on s'en félicite. À d'autres occasions, mes conseils sont cités et mon nom est nommé. Le résultat est le même : un sentiment d'accomplissement des deux côtés de la clôture.
J'ai donc envoyé un courriel lui suggérant trucs et produits pour répondre aux besoins XYZ puis ABC. C'est monnaie courante, ça fait partie de mon travail et ça me vient tout naturellement! Je signe en écrivant "En espérant que ça aidera à t’inspirer. Au plaisir!". Parce que là est le but de notre échange : lui fournir des idées qui l'inspireront dans son travail de rédactrice. Une fois son texte en ligne, elle m'envoie un courriel m'invitant à lire son billet. À son tour, elle signe ainsi : "J’aimerais connaître lorsque tu as deux minutes tes impressions sur le texte."
Est-ce que c'est ce que l'expression "On ne vaut rien si on ne vaut pas une risée" signifie? Parce qu'en lisant l'article en ligne, que j'ai moi-même rédigé mot pour mot, et en relisant la ligne où elle me demande mes impressions sur le texte, je me dis qu'elle rit de moi. Assez allègrement.
Comme elle me demande si ouvertement mon avis, je ne vais pas me priver de lui donner! "
"Mon impression sur le texte, sérieusement? Comme c’est un « copié/collé » quasi-intégral de mon courriel, je le trouve génial!", que je réplique. Et c'est à ce moment qu'elle retourne le fer dans la plaie en me servant "Ton courriel était génial… pourquoi ne pas utiliser une formule gagnante ;-)! "
Qu'une personne soit en panne d'inspiration pour écrire, je le comprends jusqu'au fond de mon âme et jusqu'au bout de mes doigts. Par contre, j'ai de la difficulté à digérer qu'on prenne 210 de mes mots et qu'on en prenne le crédit, à tort. Dorénavant, quand je pense au plagiat, un synonyme me vient en tête : incompétence.
Si vous en avez ras-le-bol de vous faire piquer vos mots vous aussi, prenez ce texte et copiez-le intégralement dans votre prochain billet. Je vous l'offre avec grand plaisir!
J'appelle une autre personne au banc des coupables. Une soit-disant professionnelle coupable de plagiat. "Ton courriel était génial… pourquoi ne pas utiliser une formule gagnante ;-)! " Parce que, entre autres, tu es payée pour publier un texte qu'une autre personne a écrit, parce que tu ne me cites pas comme auteure et parce que tu ne mentionnes même pas mon nom comme source d'inspiration. Cette personne étais certainement absente le jour où l'intégrité a été distribuée. Par contre, elle devait très certainement être assise au premier rang le jour de la remise de l'effronterie.
J'ai fait une montée de lait vendredi passé sur Twitter. Je pensais que mes 140 caractères passeraient comme un couteau dans du beurre; que je donnais simplement un coup d'épée dans l'eau qui laisserait sortir la vapeur de ma marmite. Mais mon épée semble avoir piqué d'autres auteurs dans leur sensibilité créatrice! Ainsi, il n'y a pas seulement moi qui apprécie la reconnaissance, la droiture et la justice. Ce qui va à César doit être rendu à César. Même sous prétexte que "c'est une formule gagnante". À tous ceux qui ont réagi à ma montée de lait, je dis merci. Merci de votre solidarité virtuelle.
Je rédige en anglais comme en français des communiqués de presse pour une marque de la compagnie pour laquelle je travaille. Les bloggeuses qui écrivent pour leur plaisir et non pour rémunération reprennent souvent en partie ou en intégral "mes" communiqués. Les journalistes le font occasionnellement et toujours de manière beaucoup moins intégrale. Je vois une tournure de phrase reprise ici et là à l'occasion. D'une certaine façon, c'est flatteur et d'un autre côté, il n'y a pas 123 façons d'écrire que l'ingrédient-clé fait ceci ou que le rouge à lèvres est pigmenté et hydratant. L'original demeure un comuniqué de presse qui, même s'il a coulé de ma plume, est signé par une entreprise, pas une personne. Je préfère que le communiqué soit copié en intégral que de voir un faux message circuler.
Par contre, ce n'est pas tout à fait ce qui est arrivé cette fois. J'ai envoyé, à la demande de la gente dame, le communiqué de presse corporatif sur un de nos produits. Il a été recopié dans son intégralité sur le site Web qui l'embauche. Un site sérieux, tout de même. Rien d'extraordinaire à souligner. Puis je poursuis. Une ligne semble appartenir à l'auteure. Sur 17 mots dans cette ligne, 11 sont les miens. Ça sonne une petite cloche à l'interne, mais il n' a pas de quoi s'inquiéter, non? Je continue ma lecture. Ma foi! Les deux paragraphes qui suivent sortent tout droit des doigts sur mon clavier, pas du sien!
Je passe 5 minutes à comparer mon courriel et revenir au site Web. Je ne me peux plus. Je trouve qu'on a abusé de ma candeur et de ma générosité!
Comment ça s'est passé? D'abord, en me demandant le communiqué de presse, elle ajoute une ligne à son courriel: "J’aimerais aussi parler de XYZ et de ABC, peux-tu m’aider?". C'est fréquent que les journalistes me demandent de leur lancer des pistes. Je l'ai fait souvent et je continuerai de le faire. À chaque fois que c'est arrivé, j'ai lu mes idées dans des mots complètement remâchés. C'est génial! On se dit que le journaliste a aimé notre idée, l'a adapté pour ses lecteurs et voilà, nos idées sont devenues ses mots. On fait parler de notre marque et on s'en félicite. À d'autres occasions, mes conseils sont cités et mon nom est nommé. Le résultat est le même : un sentiment d'accomplissement des deux côtés de la clôture.
J'ai donc envoyé un courriel lui suggérant trucs et produits pour répondre aux besoins XYZ puis ABC. C'est monnaie courante, ça fait partie de mon travail et ça me vient tout naturellement! Je signe en écrivant "En espérant que ça aidera à t’inspirer. Au plaisir!". Parce que là est le but de notre échange : lui fournir des idées qui l'inspireront dans son travail de rédactrice. Une fois son texte en ligne, elle m'envoie un courriel m'invitant à lire son billet. À son tour, elle signe ainsi : "J’aimerais connaître lorsque tu as deux minutes tes impressions sur le texte."
Est-ce que c'est ce que l'expression "On ne vaut rien si on ne vaut pas une risée" signifie? Parce qu'en lisant l'article en ligne, que j'ai moi-même rédigé mot pour mot, et en relisant la ligne où elle me demande mes impressions sur le texte, je me dis qu'elle rit de moi. Assez allègrement.
Comme elle me demande si ouvertement mon avis, je ne vais pas me priver de lui donner! "
"Mon impression sur le texte, sérieusement? Comme c’est un « copié/collé » quasi-intégral de mon courriel, je le trouve génial!", que je réplique. Et c'est à ce moment qu'elle retourne le fer dans la plaie en me servant "Ton courriel était génial… pourquoi ne pas utiliser une formule gagnante ;-)! "
Qu'une personne soit en panne d'inspiration pour écrire, je le comprends jusqu'au fond de mon âme et jusqu'au bout de mes doigts. Par contre, j'ai de la difficulté à digérer qu'on prenne 210 de mes mots et qu'on en prenne le crédit, à tort. Dorénavant, quand je pense au plagiat, un synonyme me vient en tête : incompétence.
Si vous en avez ras-le-bol de vous faire piquer vos mots vous aussi, prenez ce texte et copiez-le intégralement dans votre prochain billet. Je vous l'offre avec grand plaisir!